45% des dirigeant·e·s de PME en France se sentent isolé·e·s (source).
Je n’ai pas trouvé de statistiques officielles concernant les entrepreneur·e·s, cela dit, la solitude de l’entrepreneur·e existe bel et bien.
Quand on se lance comme entrepreneur·e, on est souvent très enthousiaste, empli·e de projets et d’ambition. On se dit qu’on est enfin libre et indépendant·e, on peut travailler de partout, selon nos propres règles. Qu’est-ce que ça fait du bien de travailler de chez soi ! Mais, très vite – généralement entre 2 et 6 mois – on frappe un premier mur et on se retrouve confronté à une réalité pas toujours facile à vivre : la solitude de l’entrepreneur·e.
Si tu es entrepreneur·e, tu dois déjà connaître ce sentiment d’isolement, de pouvoir passer une semaine sans voir personne et que ton boulanger est ton contact le plus humain et tangible de ta vie quotidienne.
Si tu n’es pas entrepreneur·e, mais que tu en connais, pose-leur la question : vois-tu du monde régulièrement ? comment te sens-tu ? pas trop dur de bosser tout·e seul·e ? et tu verras.
Si tu ne l’es pas encore, sache que ça va t’arriver tôt ou tard, et c’est 100% normal. Cela ne veut pas dire que tu n’es pas fait·e pour l’entrepreneuriat, mais simplement que tu as besoin de relations. Ce sont deux choses distinctes.
La solitude de l’entrepreneur·e frappe…tous·tes les entrepreneur·e·s sauf si tu es profondément introverti·e et que le contact réel humain n’est pas essentiel dans ta vie.
La solitude de l’entrepreneur·e existe et elle est toxique. Tu as beau ne pas être très sensible à l’opinion des autres, au bout d’un moment ça pèse quand personne autour de toi ne comprend ta réalité.
Personne avec qui partager tes idées.
Personne pour te dire si tu es sur la bonne voie.
Personne pour répondre à tes questions, te conseiller des livres, ou simplement discuter de ta vision du monde.
C’est dur de rester motivé·e jour après jour quand tu es complètement seul·e.
Alors tu commences à douter… Est-ce que tu vas y arriver un jour ? Ou est-ce un rêve impossible « qui ne marche que pour les autres » ?
Oui, tu vas y arriver. Oui, c’est normal de douter dans de telles conditions.
La bonne nouvelle est que même si ça va arriver tôt ou tard, tu peux limiter cette fameuse solitude de l’entrepreneur·e et vivre plus sereinement ta vie entrepreneuriale.
Définition de la solitude ou de l’isolement
“La solitude est l’état, ponctuel ou durable, plus ou moins choisi ou subi, d’un individu qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. […] La solitude peut faire référence à un sentiment : c’est le fait de se sentir seul·e et d’en souffrir.” selon Wikipedia. La solitude est une émotion : tu peux être entouré·e, mais tout de même te sentir seul·e.
La solitude, l’entrepreneur·e la connaît bien :
-
-
- Pas d’autres entrepreneur·e·s dans son entourage ;
- Peur de parler de son projet (peur du jugement, de porter malchance ou de se faire voler l’idée) ;
- Restriction financière qui limite les cafés, resto et autres activités sociales payantes, car on ne sait pas quand on rentrera de l’argent ;
- Augmentation du nombre d’heures de travail pour tout donner ;
- etc.
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Les conséquences de la solitudeI
Il existe plusieurs raisons à vivre cette solitude de l’entrepreneur·e et cela peut avoir des conséquences business, mais aussi physiques et mentales.
Quand on est seul·e, on est confronté·e à notre unique manière de faire donc on est forcément biaisé·e, on n’a personne avec qui échanger pour nous améliorer ou voir les choses autrement. On ne prend donc pas forcément LA meilleure décision possible…surtout si on est très stressé·e par le lancement ou le développement de notre activité.
Il y a aussi les conséquences physiques et mentales importantes.
En effet, la solitude peut mener à de l’hypertension, une augmentation de cortisol (hormone du stress), des processus inflammatoires, des problèmes de sommeil ou encore à la dépression, affirme Ami Rokach, psychologue et chargé de cours à l’Université York de Toronto. À cela s’ajoute une hausse du risque de maladies cardiovasculaires (source) et une étude a révélé que le fait d’être isolé·e socialement était associé à une augmentation de 60 à 70 % du risque de décès sur une période de sept ans.
D’autres études semblent indiquer que la solitude a un impact négatif sur la santé comparable à d’autres facteurs de risque tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité, etc. (Tous contre la solitude).
Bref, de nombreuses études existent sur la solitude, ses conséquences et clairement, ce n’est pas la joie.
Alors comment déjouer cette solitude de l’entrepreneur·e ? Voici 7 moyens, selon ta personnalité, le dernier étant le plus important d’après mon expérience.
Les groupes Facebook, Slack, Discord
C’est l’un des avantages des réseaux sociaux : ils regorgent de groupes unis autour d’intérêts communs. On y trouve des communautés d’amoureux de couture, d’accro aux trombones ou de cuisine, d’étudiant·e·s… mais aussi d’entrepreneur·e·s !
Il y a de nombreux groupes, tu peux facilement y trouver des gens avec qui échanger.
Malheureusement, cela reste virtuel, et la plupart des gens sont dans ces groupes pour une de 3 raisons : faire leur auto-promotion, demander de l’aide ou partager des « trucs et astuces ».
Il n’y a pas forcément de vrai soutien, personne ne s’intéressera vraiment à comprendre ton projet, et personne ne te donnera des conseils adaptés pour t’aider à réussir.
Sans compter que tu peux être très vite noyé·e sous la tonne de notifications si le groupe est actif.
Cela dit, sache que ça existe et que tu peux trouver la perle rare ou même changer la donne en étant toi-même un·e membre impliqué·e et altruiste.
Les réseaux sociaux (hors groupes)
Bien que cela reste virtuel, les réseaux sociaux aident à sortir de la solitude de l’entrepreneur·e.
Par exemple, sur LinkedIn, tous les jours, des entrepreneur·e·s font part de leurs problématiques, partagent leurs interrogations et échangent avec d’autres. Cela permet de voir que tu n’es pas seul·e et tu peux même participer à la conversation.
En échangeant avec ces personnes, sur une base régulière, tu peux tisser des liens, discuter en messages privés et pourquoi pas, même les voir en vrai !
Personnellement, j’ai plusieurs relations amicales avec des entrepreneur·e·s grâce à Instagram, cela fait un bien fou d’avoir des personnes qui vivent la même chose que moi, et si on passe dans la ville où se trouve l’autre, on se prend un café avec plaisir.
Le réseau personnel ou d’entrepreneur·e·s
Une des manières les plus faciles de sortir de la solitude est de faire partie d’un réseau ou de cultiver le sien.
Ami·e·s, famille, ancien·ne·s collègues ou personnes rencontrées dans des évènements : toutes ces personnes forment ton réseau.
On a tendance à oublier notre entourage proche quand on se lance à notre compte, et d’être très pris·e par le lancement de notre activité, mais l’entourage est bien là, et souvent, il n’ose pas te déranger. À toi de le texter pour lui proposer un café, une balade ou un pique-nique. Il sera sûrement ravi d’avoir de tes nouvelles et d’entendre parler de ta nouvelle vie. Idem pour les personnes rencontrées lors d’un événement. Elles n’oseront pas forcément faire le premier pas, mais apprécieront que tu le fasses.
Il existe aussi de nombreux groupes d’entrepreneur·e·s ou de réseautage qui permettent de côtoyer des gens qui connaissent notre réalité : Brains With Benefits, BNI, Femmes de territoires, Apéro entrepreneurs, la CPME, etc. et puis, il existe des groupes pas forcément axés sur l’entrepreneuriat comme la Cuisine du Web ou Team Fourmis à Lyon et même toutes les activités possibles dans Meetup.
Tu trouveras forcément ton bonheur, si tu aimes rencontrer de nouvelles personnes avec ce genre d’activités.
Tes client·e·s et personnes « professionnelles »
C’est vraiment tout bête, mais à l’ère du digital et dans le confort de chez soi, on a tendance à l’oublier mais les rencontres physiques restent un élément important dans la création d’une relation professionnelle et de confiance. Rendez-vous client, partenariat, mentor, potentiel·le investisseur·e… si tu vis dans la même ville que la personne, privilégies les vraies rencontres autour d’un repas ou d’un café.
Les espaces de coworking
Un autre moyen de rencontrer du monde et de sortir de la solitude de l’entrepeneur·e est d’aller dans un espace de coworking.
Il existe près de 2 000 espaces de coworking en France et il s’en crée de nouveaux tous les jours ! Il y a sûrement un espace de coworking près de chez toi et un qui te correspondra, chacun ayant son fonctionnement et ses avantages/inconvénients.
Cela te force à sortir de chez toi, donc prendre un peu l’air et puis tu pourras y rencontrer des gens comme toi, qui travaillent pour eux-mêmes. Les espaces de coworking sont surtout fréquentés par des entrepreneurs, des créateurs de start-up, des freelances, même s’il y a de plus en plus de salarié·e·s en télétravail. En plus, tu pourras aussi développer des opportunités d’affaires, une pierre deux coups !
Dans tous les cas, si tu vas régulièrement dans un espace, tu verras des têtes familières et tu pourras discuter, sans prise de tête, prendre un café ou même déjeuner le midi avec.
Travailler dans un espace de coworking peut être un investissement, et il faut avoir une to-do adaptée (éviter de prévoir une journée “appels”, par exemple), mais de temps en temps, ça peut faire du bien et ça pourrait même booster ton activité !
Les évènements
Autre option pour lutter contre la solitude de l’entrepreneur·e et connaître de nouvelles personnes : assister à des évènements.
Dans ta ville, de nombreux évènements doivent être organisés chaque semaine ciblant les entrepreneur·e·s ou les gens passionnés par un sujet en particulier. Les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie), par exemple, organisent souvent des événements gratuits sur un grand nombre de problématiques liées à l’entrepreneuriat. Autres réseaux : Village by CA, un réseau d’accélérateurs qui propose des conférences variées ou encore Les Foliweb, un organisme qui propose des ateliers gratuits concernant le développement de son activité avec Internet.
Fréquenter ces évènements peut te permettre d’acquérir de nouvelles compétences, d’agrandir ton réseau et tout simplement, de voir des gens qui vivent la même chose que toi.
Il existe aussi des évènements plus gros, annuels, comme le Salon des entrepreneurs (à Paris, Lyon, Marseille ou Nantes), le Salon SME qui se déroule à Paris chaque automne ou encore la Journée de la Femme Digitale.
Le best buddy, le meilleur remède contre la solitude de l’entrepreneur·e
Le dernier moyen de vaincre la solitude de l’entrepreneur·e est le plus important selon moi : avoir un·e best buddy entrepreneur·e comme toi. Best buddy, c’est ton acolyte, ton·ta meilleur·e ami·e entrepreneur·e, la personne avec qui tu vas partager tes hauts et tes bas, qui va te comprendre réellement et que tu vas comprendre réellement aussi. Je te recommande d’avoir une personne qui est à peu près au même niveau que toi et qui est positive.
Même niveau que toi, car si elle est bien plus avancée que toi, elle aura oublié (peut-être) comment c’était à ton stade actuel et toi, tu ne pourras pas l’aider à son stade. Idem, si elle est à un stade “inférieur”, il y aura aussi ce déséquilibre qui peut entraîner une frustration ou un manque d’intérêt.
Positive, car l’entrepreneuriat, c’est dur, c’est long et difficile pour s’épanouir et vivre en vivre. Alors si elle a tendance à broyer du noir ou voir toujours le verre à moitié vide, ton énergie ne fera pas long feu et cela va te miner. Je ne dis pas qu’il faut être ultra méga positif·ve sous une pilule du bonheur, mais tenter d’y croire et de voir les solutions pour avancer est une manière de mieux vivre l’entrepreneuriat.
Vous n’êtes pas obligé·e·s de vivre dans la même ville ni de vous voir tous les jours, mais échangez régulièrement, osez parler et vous ouvrir l’un·e à l’autre. Cela vous permettra d’avancer ensemble, de prendre du recul, de voir les choses différemment et de vous sentir moins seul·e·s.
La solitude de l’entrepreneur·e est une réalité passée sous silence. On va parler de la liberté de l’entrepeneur·e, de choisir ses client·e·s, de travailler de n’importe où, d’être nomad digital, de faire plein d’argent, etc. mais peu des difficultés, peu de cet isolement qui peut arriver beaucoup plus vite que prévu et qui peut avoir des conséquences graves.
Tu n’es pas obligé·e d’utiliser les 7 moyens, prends celui ou ceux qui te conviennent et qui correspondent à ta personnalité, et en bonus, inscris-toi à la newsletter de Télégraphiste pour voir ma réalité entrepreneuriale, bien loin des clichés des médias.
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