Récemment, j’échangeais avec une entrepreneure qui avait mûri un projet entrepreneurial pendant 1-2 ans avant de se lancer.

Maman, elle a vécu les difficultés de trouver des lieux où voir ses ami·e·s en toute tranquillité, avec de la place pour sa poussette, tout en ne subissant pas les lourds regards des autres clients. Elle a donc imaginé un café « kids-friendly », avec de la place entre les tables, des zones de « parking » pour les poussettes, des zones de jeux, etc.

Honnêtement, c’était bien pensé ! Coloré, agréable, spacieux et bien situé. Elle avait tout pour réussir…mais elle a passé de longues journées à attendre ses client·e·s.

Elle a échoué le lancement de son café.

Pourquoi ? Pourquoi un si chouette projet entrepreneurial qui avait tout a échoué ?

Son projet entrepreneurial a échoué…pourquoi ?

Elle avait fait son étude de marché sur Internet, demandé du financement, fait partie d’un incubateur. Elle a sollicité une graphiste pour sa charte graphique et fait son site avec une formation en ligne. Elle avait trouvé le parfait endroit et le parfait local pour son café.

Pourtant, ça ne fonctionnait pas, elle n’avait pas de client·e·s.

Imagine son angoisse ! Son rêve de café s’envoler, ses dettes s’accumuler, ses nuits blanches à pleurer et à se demander pourquoi ça ne fonctionnait pas, à se remettre en cause et se dire qu’elle n’était bonne à rien et que son projet était nul.

En fait, elle a oublié l’essentiel. Elle a oublié de communiquer.

Elle n’a pas parlé une seule fois de son projet entrepreneurial officiellement ou autour d’elle. Résultat : personne ne savait qu’elle ouvrait, ni même ce qu’elle faisait.

Syndrome imposteur-anthony-tran

Pourquoi ne parle-t-on pas de notre projet entrepreneurial ?

Cette situation est une malheureuse situation qui n’est pas exceptionnelle. Bon nombre d’entrepreneur·e·s vivent l’échec de leur projet entrepreneurial et se disent que l’idée (ou eux·elles) n’était pas bonne. Alors que c’est, bien souvent, une question de manque de communication.

Pourquoi les gens ne parlent-ils pas de leur projet entrepreneurial ?

Option 1 : ils ont peur de se faire voler leur idée !

Option 2 : ils ont peur de se faire démolir !

Ils ont peur de se faire voler leur idée

C’était le cas de cette entrepreneure. « Tu comprends Andrea, je sais que certaines personnes vont me voler mon idée ou mon local, je ne peux rien dire… ».

C’est le cas de plusieurs entrepreneur·e·s que je rencontre au fil de mes contrats et des formations que je donne.

Oui, nous ne sommes pas chez les Bisounours; oui certaines personnes veulent piquer les idées des autres. Mais est-ce qu’une personne qui « vole » une idée est plus compétente qu’une personne qui mûrit cette idée depuis des mois ou des années ? Son niveau de connaissances du sujet, du terrain, des acheteurs est-il le même ?

De plus, à moins d’être Elon Musk, l’idée est rarement innovante. Le café poussette est un concept qui existe dans plusieurs villes à travers le monde, par exemple. Le fait d’arriver dans la ville de l’entrepeneur·e en question est une question de temps. Au moment où l’idée germait chez elle, elle germait probablement chez d’autres parents aussi – qui ne sont pas allés jusqu’au bout ou qui mettent plus de temps qu’elle à le mettre sur pied.

Pour une personne mal intentionnée ou opportuniste, des dizaines d’autres bien intentionnées seront aussi informées du projet entrepreneurial.

Ils ont peur de se faire démolir !

C’est une autre possibilité, même si bien souvent, la réalité est un mélange des deux. L’entrepreneur·e ne parle pas de son projet entrepreneurial, car au fond, il ou elle a peur d’être questionné·e, remis·e en question et critiqué·e.

C’est vrai que c’est difficile d’essuyer des critiques. Ce n’est jamais agréable, mais c’est vital. Ce projet entrepreneurial, c’est le bébé de l’entrepreneur·e. Si tu es entrepreneur·e, tu le sais : tu y penses h24, tu as 1 000 idées d’amélioration ou de mises en place, tu penses avoir pensé à tout, tu as un plan ou tu penses en avoir un, etc. C’est super ! Mais cela signifie aussi que tu es dans ta bulle, tu as ta vision des choses, ton esprit est concentré sur un chemin.

En parler avec d’autres personnes force à voir d’autres points de vue. Elles vont parler à travers leur vision des choses, questionner, émettre des opinions qui ne sont pas les mêmes.

Ce n’est pas l’entrepreneur·e que les gens questionnent ou remettent en cause, mais le projet entrepreneurial en lui-même. C’est totalement acceptable de ne pas avoir la réponse aux questions, du moment qu’on y pense ensuite.

En prenant les retours externes, l’entrepreneur·e améliore son idée.

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Syndrome imposteur-pablo-de-la-fuente

Que faut-il faire ?

Malgré la peur du vol, parler de son projet entrepreneurial permet de toucher du monde. Ça aide à créer une communauté avant même la création.

Parler de son projet entrepreneurial permet d’itérer, d’avoir des retours et même de sauver des coûts.

Exemple tout simple : je donne une formation sur la création de sites WordPress et un des exercices est de concevoir l’arborescence de son site. Dans 85% des cas, les participant·e·s oublient la page d’accueil, et parlent directement de leurs offres avec des termes « uniques » ou selon une structure propre à leur manière de penser. Pour eux et elles, c’est super limpide, mais quand les autres participant·e·s font des retours, ils et elles réalisent que « l’envol de soi » ne veut absolument rien dire et qu’il faut mieux mettre « Coaching de vie ». Ils et elles réalisent aussi que ce n’est pas forcément logique pour tout le monde de trouver la page « Tarifs » en dessous de la page « À propos ».

En ne questionnant pas, on ne peut pas savoir ce que pense sa cible idéale et on risque de passer à côté de l’essentiel.

Comment parler de son projet ?

Quand, à qui et comment parler de son projet entrepreneurial ?

Quand : dès que l’idée est plus qu’une idée. Si c’est une idée que tu as à 4h du matin et qui est impossible à réaliser (comme creuser un tunnel entre Tahiti et Moorea, alors que tu es dentiste à Nice, bon ça va être un peu compliqué), tu n’es pas obligé·e d’en parler. Si par contre, cette idée te trotte dans la tête depuis plusieurs jours, semaines, renseigne-toi sur Internet et commence tranquillement à en parler.

Comme je l’ai souligné, tu n’es pas obligé·e d’avoir tout ton plan construit, au contraire ! L’idée va grandir et se structurer en en parlant autour de toi.

Et quand c’est du sérieux pour toi, que tu envisages vraiment de créer ce projet entrepreneurial, crée-toi un compte sur un des réseaux sociaux que tu aimes pour échanger avec des gens en dehors de ton réseau et commencer à construire ta communauté.

À qui : à son entourage, à des entrepreneur·e·s qu’on rencontre et sur les réseaux sociaux. Plus tu diversifies, plus tu auras de retours variés. Il faudra trier évidemment et te demander si la personne est apte à te donner son avis ou si c’est pertinent. Si c’est l’oncle Germain qui pense que les ordinateurs vont contrôler le monde, tu n’es pas obligé·e de l’écouter s’il te dit que ton idée d’application est mauvaise. A contrario, si c’est ta cousine Anne qui est développeuse, ses retours et questions seront sûrement pertinents.

Comment : régulièrement et à petites doses. Une des choses fondamentales à savoir en communication est qu’il faut être régulier ou régulière. Parler h24 de son projet entrepreneurial pendant 2 semaines à ton entourage et sur les réseaux sociaux et puis plus rien, est un excellent moyen de se faire oublier. En parlant régulièrement de ton projet entrepreneurial, tu gardes les gens informés et ils prendront l’habitude de te demander des nouvelles.

Cela te permet aussi de construire petit à petit une communauté, un noyau de personnes qui croient en toi et ton projet. Ce noyau sera ton bassin de premier·e·s client·e·s, là où tu iras chercher tes retours et où tu auras les gens les plus engagés.

Si une personne suit tes réflexions, le processus de création et qu’elle a l’impression de participer à ton projet entrepreneurial, tu peux être sûr·e qu’elle voudra tester ton produit ou ton offre quand ça sortira. Elle sera déjà engagée et motivée.

Cela fait aussi monter l’engouement autour de ton projet. Avoir une communauté avant le lancement officiel permet donc de s’assurer de la réussite de son projet entrepreneurial.

Le résultat ?

Pour l’entrepeneur·e du café poussette, en en parlant plusieurs mois à l’avance, les parents de sa ville auraient été au courant et prêts à enfin profiter d’un lieu fait pour eux. Elle n’aurait pas échoué son lancement.

Je travaille avec une entrepreneur·e qui a lancé une marque de vêtements écoresponsables, LIBR. Quasiment 6 mois avant la sortie de la première collection, on a créé son site et surtout, elle a créé un compte Instagram pour parler de la marque. Bien qu’elle n’avait pas de vêtements à montrer, elle a réussi à publier régulièrement et a engagé des gens pour réussir sa campagne de sociofinancement sur Ulule.

Tu as un projet entrepreneurial et tu sais maintenant que tu dois commencer à communiquer dès aujourd’hui, mais tu ne sais pas comment ? Rejoins ce cours de 5 jours pour créer tes premières communications pour le lancement de ton super projet.

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